L'évaluation de l'oral (Freesette)
De CRPE
Révision de 18 janvier 2007 à 08:12 par Freesette (discussion | contributions)
Difficultés à évaluer l'oral
Car :
- la pratique est transversale à toutes les disciplines et toutes les situations. Les objets d'enseignement sont difficilement isolables.
- étant donné sa labilité, il est difficile à observer. Il faut l'enregistrer pour pouvoir ré-écouter les productions.
- difficile à analyser étant donné tous les paramètres qui interviennent : prosodie, correction lexicale, grammaticale...
- l'oral implique la personne. Ne peut être dissocié d'une voix, d'un corps, d'une personnalité. Sur le plan socio-linguistique, il est très marqué par les pratiques sociales de référence.
- l'oral est souvent méconnu, généralement perçu par rapport à la norme de l'écrit.
- les recherches didactiques sur l'oral sont beaucoup plus récentes que celles sur l'écrit.
Nécessité d'évaluer l'oral
Parce que :
- l'oral fait partie de tous les examens. Ne pas l'enseigner, ni l'évaluer, revient à creuser l'inégalité entre ceux qui, socialement, ont pu en acquérir la maîtrise et les autres.
- les réseaux de communication présents dans une classe sont révélateurs du mode de travail pédagogique et même de la conception de l'apprentissage qui le sous-tend. En percevoir et en comprendre le fonctionnement peut permettre d'infléchir la pédagogie dans un autre sens.
- les enseignants ont besoin d'analyser les compétences langagières de leurs élèves pour pouvoir mettre en place un étayage efficace et les faire progresser.
L'évaluation en fonction des situations d'oral
L'évaluation dépend de la situation d'oral mise en place. L'évaluation peut être difficile dans certains cas. Des manuels proposent des grilles tenant compte d'un certain nombre d'indicateurs généraux, reliés spécifiquement à la situation travaillée et aux compétences envisagées.
Ex : Media:Extrait tableau Evelyne Charmeux.jpg
Le site d'Eveline Charmeux : [1]
Toute évaluation doit tenir compte des aspects :
- locutoires, techniques : audibilité, placement et modulations de la voix, prononciation, élocution, posture corporelle... Cet aspect renvoie au savoir-être.
- linguistiques : repérer la maîtrise de l'oral dans l'adaptation des temps de conjugaison, la construction syntaxique, l'adéquation et la précision du lexique, la qualité des (re) formulations. Cet aspect relève plus du savoir-faire. Relativement facile à repérer par l'enseignant.
- discursifs / textuels : est-ce que le discours montre la maîtrise des spécificités d'un discours ? Chaque discours renvoie à des structures linguistiques dominantes. Aspect de l'ordre du savoir-faire.
- interactionnel / dialogique : aspect qui relève du savoir-être et des savoir-faire. On peut évaluer la qualité d'un locuteur à initier, intervenir, réagir, participer, co-piloter une discussion, à varier les rôles, mais aussi à écouter, à choisir le bon registre en fonction de la communication...