Histoire de l'orthographe (Freesette)

De CRPE
Révision de 23 octobre 2006 à 13:00 par Freesette (discussion | contributions) ('''Les recommandations de 1990''')

Historique de l'orthographe

Notion relativement récente : les premiers ouvrages qui en traitent datent des années 1520-1530. Le problème s'est posé plus tôt, mais dimension nouvelle avec l'imprimerie. L'idée d'une certaine cohérence s'imposera peu à peu.

  • Vers XIème s. : fixation de l'écriture. Orthographe relativement phonétique avec une correspondance biunivoque entre les sons et les graphies.


  • XIIIème s. : nouvelle période s'ouvre. Les écrits se multiplie dans le domaine de l'administration et tombent dans les mains des praticiens. On ajoute des lettres pour rendre les mots plus lisibles, pour étoffer les monosyllabes, éviter les confusions entre les homonymes, reconnaître la valeur des voyelles. On veut aussi donner au français une apparence qui le rapproche du latin en lui ajoutant des consonnes qui rétablissent une étymologie visuelle (le "g" de doigt en référence au mot latin digitum) qui permettent l'apparition de dérivés nouveaux. Ces ajouts aboutissent à une complexification de l'orthographe.


  • Au XVIème s. : transformations considérables dues à l'apparition de l'imprimerie (caractères clairs et accents) et au développement d'une véritable littérature nationale (La Pleïade). L'orthographe entre dans une phase de rénovation grâce aux typographes, grammairiens, professeurs et aux auteurs comme Ronsard, véritable chef de file du mouvement réformateur. Ronsard applique la réforme (simplification orthographe) jusque vers 1560, mais ses imprimeurs revinrent plus tard à l'ancien usage. Mais l'opposition contre la nouvelle orthographe de Ronsard est d'autant plus forte que l'Académie française créée en 1635 par Richelieu choisit l'orthographe officielle des greffes royaux rattachés à l'ancienne orthographe. Consécration de l'orthographe des savants malgré le rôle important joué par les réformateurs dont Corneille et Perrault.


  • Au XVIIIème s. : les philosophes occupent des postes-clefs de la culture, littérature, impression, Académie... Occasion d'un grand renouvellement. En 1740, réforme touche plus de 5000 mots sur les 18 000 du dictionnaire.


  • Au XIXème s. : la 7ème édition du dictionnaire (1877-78) apporte quelques améliorations. Un arrêté de 1901 - jamais appliqué - apporte quelques tolérances orthographiques qui statue par ex. sur l'invariabilité du participe passé avant infinitif.


  • Au XXème s. : travaux décisifs du chercheur soviétique Gak en 1952, de R. Thimonnier en 1957, de Claire Blanche Benveniste et A. Chervel en 1968 et surtout de Nina Catach dans les années 70 (équipe HESO) font avancer le problème. L'idée apparaît que l'écriture a une structure et une histoire et qu'il faut s'appuyer là-dessus pour les réformes à venir. De nombreuses réformes n'ont pas été appliquées. Un nouveau mouvement dans l'opinion et de nombreux ouvrages ont amené aux recommandations de 1990, acceptées par l'Aadémie française. Elles restent limitées. 60 mots seulement sont touchés sur les 8000 mots et formes les plus fréquents, 28 sur les 4000 premiers mots les plus fréquents.

Les recommandations de 1990

Mots composés

  • de nombreux mots seront écrits soudés, sans trait d'union : des portemonnaies, sagefemmes, chauvesouris, hautparleurs...


  • Certains mots expressifs ou onomatopées seront soudés : blabla, coincoin, pêlemêle, pingpong...


  • Certains mots d'origine latine ou étrangère seront soudés : apriori, exlibris, bluejean, hotdog...


  • Pour les mots qui gardent le trait d'union, normalisation de la marque du pluriel : verbe + nom / préposition + nom.


  • Un trait d'union lie les numéraux formant un nombre complexe, inférieur ou supérieur à cent : vingt-quatre / deux-cent-soixante-et-onze...

Pluriel