Eléments historiques (Freesette)

De CRPE

L'oral est considéré comme une priorité actuelle pour l'institution mais il s'est difficilement imposé. Lente évolution historique.


Historique

Avant les années 60, l'écrit est largement dominant. L'oral n'est considéré qu'en termes de correction par rapport à la norme écrite. Le discours de l'enseignant est prépondérant et modélisant.

Après 1968, qui libère la parole, dans le plan de rénovation Rouchette et les instructions officielles de 1972, l'oral prend sa place. A la libération s'ajoute l'idée de la structuration à travers les fameux exercices structuraux destinés à automatiser des schémas syntaxiques et donc à amener le développement de la compétence linguistique.

De 1980 à 1990, la linguistique de la communication prend toute son importance. On doit apprendre aux élèves à prendre et à gérer la parole, à tenir compte d'un interlocuteur. On désire favoriser l'acquisition d'un oral relativement soutenu. En 1992, "La maîtrise de la langue à l'école" apporte sa contribution au tournant communicatif de l'école. L'accent est mis sur l'importance des échanges oraux. La notion d'interaction devient importante.

Les nouveaux programmes de 2002 présentent la maîtrise de la langue orale comme un objectif capital du cycle 2. Pour la première fois, une demi-heure de débat hebdomadaire est inscrite à l'emploi du temps du cycle 3. "Parler, écrire, lire" traverse tous les enseignements.

Pourquoi l'institution accorde-t'elle désormais toute sa place à l'oral ?

Parce que ces apprentissages dépendent largement de la logique de classes sociales. La pratique de l'oral hors de l'école ne suffit pas pour doter tous les enfants des aptitudes nécessaires à leur vie d'adulte. Ne pas enseigner l'oral creuse davantage les inégalités. Notre niveau de langue nous situe très vite socialement.

On sait par ailleurs que la maîtrise de l'oral prépare celle de l'écrit et qu'à l'école maternelle "les compétences langagières et notamment la participation à la conversation scolaire sont une condition importante de la réussite scolaire ultérieure".