La didactique de l'oral en cycle 1 (Freesette)

De CRPE

Un parcours progressif

Cf. les instructions officielles de 2002.

3 étapes peuvent être distinguées :

Le langage d'action ou l'entrée dans le langage à partir de 2 ans

L'adulte peut permettre le développement linguistique de l'enfant par un langage d'accompagnement dans des situations de communication vécues. Pendant la journée, le maître saisit toutes les occasions pour accompagner les actions de l'enfant. Il mouline le langage devant lui, reprend ce qu'il vient de dire, commente ce qu'il est train de faire, répète ses énoncés sous des formes variées, amplifie son propos.

Le langage d'évocation

Travaillé vers 3 ans. Suppose la médiation d'un adulte. Les petits deviennent capables de parler d'hier (langage de récit) et de demain (langage du projet). On n'est plus dans le "ici-maintenant". Le discours ordonné et construit s'élabore le plus souvent collectivement à propos d'histoires lues ou racontées par le maître et reprises par les enfants, sur des écrits variés, sur des images, affiches, images séquentielles, des événements de la classe, des thèmes travaillés... etc. Le tout se trouve consigné dans des productions que l'on conserve.

Approche métalinguistique de la langue orale

Préparation au passage à l'écrit : on engage une séparation des mots. Repérage de la syllabe, du phonème, correspondance graphie-phonie. On s'attarde sur les sonorités de la langue (comptines, chansons, jeux sur les rimes et initiales, travail sur les structures syntaxiques, sur le lexique...). La découverte de l'écrit passe par toutes sortes d'activités qui vont du questionnement de textes à l'interprétation collective d'un album en passant par les écritures spontanées où s'éprouvent les 1ères représentations de ce qu'est l'écriture. L'enfant se décolle du langage, se décale et le prend pour objet.

Le langage est au coeur des apprentissages notionnels et culturels de l'école maternelle. Le langage est non seulement objet d'apprentissage mais aussi vecteur des apprentissages.

Activités et dispositifs

Les activités langagières doivent être variées

  • le travail en classe est permanent avec des reformulations, des reprises. On saisit toutes les occasions d'échange et on les infléchit pour les rendre plus efficaces. Il n'y a pas de didactisation de ces moments ni de programmation explicite. Les reprises de paroles sont plus ou moins longues, contraintes ou non.
  • Les maîtres doivent mettre en place un discours ordonné et construit, le plus souvent collectivement à propos d'histoires lues ou racontées sur des écrits variés, images, affiches... Productions que l'on conserve. La pratique est régulière et intensive.
  • Il faut rendre possible les conduites par le développement de plusieurs dispositions complémentaires : au savoir-faire d'ordre linguistique et cognitif s'ajoutent des savoir-faire proprement relationnels et un savoir-être pour que se constitue une image de soi comme interlocuteur ayant droit à la parole.
  • On ne se contente pas du seul discours narratif (raconter des histoires). Les enfants de maternelle peuvent aussi accéder à leur niveau aux autres discours : descriptif, explicatif, argumentatif. D'une manière générale, il faut ouvrir le champ de la parole. Parole personnelle pour exprimer ses peurs, ses fantasmes ; Parole d'organisation, de planification, de gestion, d'évaluation, une parole de création (poésie), parole sur la parole (activité métalinguistique)... Ces compétences restent à construire en situation d'interactions.
  • Les situations-problèmes avec des objectifs de langage liés au contenu.

Quelques dispositifs s'avèrent opératoires

  • Privilégier le travail en petits groupes, condition nécessaire pour augmenter le temps de parole dont peut disposer chaque enfant. Instaurer le plus souvent possible des dialogues personnalisés.
  • S'occuper régulièrement de ceux qui parlent peu. Faire de temps en temps des groupes homogènes. Un faible parleur au stade de la maternelle tend à le rester toute sa scolarité.
  • On peut constituer des groupes hétérogènes formés de trois tiers de faibles, moyens, grands parleurs. Ne pas créer des groupes de niveau, simplement des associations ponctuelles en fonction de problèmes particuliers à revoir en fonction des progressions.
  • Aider les enfants à s'engager dans la communication. La communication peut être dans quelques cas non verbale. Montrer qu'on a compris et permettre à l'enfant silencieux de participer avec les moyens qui sont les siens.
  • Pour les enfants ayant des difficultés à s'imposer, penser aux marionnettes, support pour se dire sans se faire voir et produire par cette médiation une parole. Laisser les enfants parler de leurs expériences personnelles, terrain plus favorable pour l'expression que certains sujets plus formalisés.
  • Privilégier le fonctionnement psychologique et individuel et lui subordonner l'organisation du travail.