Rapport de jury CRPE session 2006 Epreuves d’EPS

De CRPE

Rapport de jury CRPE session 2006 Epreuves d’EPS

Le présent rapport dresse le bilan des épreuves d’EPS de la session 2006. Il établit le constat du jury et donne des pistes aux futurs candidats pour leur préparation.

I. Epreuves Physiques :

1)Activité d’expression : danse

Constats

• Niveau très hétérogène et souvent trop faible. •La plupart des candidats ont choisi cette épreuve par défaut ce qui explique le niveau d’exécution. •Les candidats avaient tous plus ou moins bien préparé leur prestation.

Conseils

•Mettre l’accent sur la recherche chorégraphique, notamment pour les candidats non spécialistes. On ne demande pas d’être un excellent danseur mais de préparer une chorégraphie en fonction de ses possibilités.

•« Tous les styles de danse sont admis » mais il convient de rappeler que la chorégraphie sert une intention personnelle : « L’appréciation porte sur la construction de la composition (espace, temps, énergie, utilisation du corps) au service des intentions personnelles choisies ainsi que sur la qualité de l’interprétation. » (BOEN n° 21 du 26 mai 2005)


2)Course de 1500 m

Constats

•Nous pouvons identifier trois niveaux de candidats : -Les candidats entraînés, possédant des qualités physiques préalables et s’étant préparé spécifiquement au 1500m. Il gèrent leur épreuve, notamment en prenant en compte leur temps au tour. Ils sont peu nombreux. -Les candidats entraînés à la course à pied (en général) et/ou de plus faible capacité physique : en fonction de leur gestion de la course les résultats- moyens- ont été plus ou moins à la hauteur de leurs attentes. -Les candidats non entraînés, qui n’ont pas suivi d’entraînement spécifique. Généralement ils sont partis trop vite et ont eu des difficultés à terminer la course, certains ont marché pendant l’épreuve.

•Pour les candidats les plus en difficulté, ce qui a le plus manqué est une préparation spécifique au 1500 m, programmée avant les résultats de l’admissibilité et la gestion de leur effort.

•L’échauffement a été souvent insuffisant.

Conseils

•Ne pas attendre les résultats de l’admissibilité pour commencer son entraînement. Une épreuve de 1500m se prépare sur plusieurs mois, progressivement et de manière spécifique.

•Avant le jour de l’épreuve le candidat doit connaître ses temps au tour afin de pouvoir gérer son allure de course. Il importe de ne pas suivre le groupe de tête si on n’a pas les capacités de poursuivre sur le même rythme. La montre/chronomètre (souvent absente) permet au candidat de courir à l’allure programmée.

•L’échauffement est incontournable avant la course. La température extérieure (même pour le second groupe) est un facteur à prendre en compte mais en aucune manière ne dispense de l’échauffement.


II.Epreuve orale

1.Constats

•La préparation des candidats

Nous pouvons distinguer quatre grands profils de candidats :

-Le candidat n’ayant pas pris connaissance des exigences du concours et s’étant présenté au jury sans exposé. Le jury a donc réalisé l’entretien plus tôt, parfois après quelques secondes d’exposé. L’entretien a le plus souvent révélé l’absence de connaissances et de réflexion relatives à l’EPS à l’école élémentaire. Les notes sont très faibles (<05/20).

-Le candidat ayant préparé un exposé selon un plan établi, manquant d’originalité. Ce candidat va généralement au bout du temps imparti ou termine une ou deux minutes trop tôt. Le discours ressemble souvent à une récitation. Le fond n’est guère original et la réflexion absente. L’entretien révèle une méconnaissance de certaines notions abordées dans l’exposé. Les notes dépassent rarement 10 /20.

-Le candidat qui a préparé son exposé, a réalisé des simulations (respect du temps) et présente un discours structuré et cohérent. Il a souvent été aidé d’un spécialiste de l’activité ou est spécialiste lui-même

-Le très bon candidat : qui présente un exposé personnel, original et réfléchi. L’exposé sert une intention, une argumentation et n’est donc pas que le récit de son expérience ; il a un sens dans le cadre de son projet d’enseignement.


•Gestion du temps :

Les temps d’exposé ont été compris entre trente seconde et plus de dix minutes (exposé interrompu). L’arrêt de l’exposé dans les une ou deux minutes précédant le temps limite n’a pas été préjudiciable au candidat. En revanche un temps inférieur à cinq minutes révèle une préparation insuffisante ou inexistante.

•Le sens de l’exposé :

Rappel : « Au cours de l’entretien, le candidat indique ce qu’il retire de sa pratique pour lui-même et pour son enseignement. Il expose en particulier comment il peut transposer cette pratique pour lui-même et pour son enseignement. » (BOEN n°21 du 26 mai 2005) Les exposés ressemblent trop souvent à des récits de vie (parfois plus de la moitié du temps consacré au récit de ses séances d’entraînement).Le lien avec l’enseignement est souvent mince, parfois inexistant, rarement réfléchi de manière approfondie. Il s’agit pourtant de l’objet même de l’épreuve : la transposition réfléchie et adaptée de sa pratique à son enseignement.


•Contenu

-La plupart des exposés préparés comportent un lien avec les autres disciplines mais il est établi de manière rapide et superficielle. -Il est rarement fait appel à des connaissances sur le développement de l’enfant ou l’apprentissage pour justifier les propositions pratiques. -De même les parties " pratique personnelle" et enseignement ne sont pas souvent mises en relation ou le sont de manière très superficielle. -Les termes spécifiques à la discipline sont peu connus (confusions dans les termes endurance, aérobie, vitesse…)

L’exposé des propositions pratiques (séquences, séances, unités d’apprentissages, …) n’.a pas toujours de sens, ne répond pas à des objectifs. Les unités d’apprentissage ne sont pas souvent détaillées.

•Les connaissances des candidats

Les candidats exposant à partir de l’activité danse révèlent globalement une plus grande connaissance de l’APSA que ceux du 1500 m.

La différence de connaissances relatives aux APSA s’explique en partie par le passé sportif ou non du candidat mais aussi par le travail de documentation (revue EPS 1, internet, conseils de spécialistes). L’expérience professionnelle de nombreux candidats favorise une connaissance réfléchie des activités proposées. Les questions du jury mettent souvent en difficulté les candidats dont les connaissances sont superficielles Les programmes officiels sont majoritairement connus et restitués par les candidats, ceux sur la réglementation (sécurité,..) le sont plus rarement.

2.Conseils

•Connaître les programmes du concours :

Référence : arrêté du 10 mai 2005 fixant les modalités d’organisation des concours de recrutement de professeurs des écoles. « [la prestation physique] est suivie d’un entretien avec le jury. Durée de l’entretien : 20 minutes, dont 10 minutes d’exposé du candidat, et 10 minutes de réponse à des questions Précisions relatives à l’entretien avec le jury composant la seconde partie de l’épreuve d’éducation physique et sportive : L’entretien prend appui sur la prestation physique, dont il est un prolongement. Au cours de l’entretien, le candidat indique ce qu’il retire de sa pratique pour lui-même et pour son enseignement. Il expose en particulier comment il peut transposer cette pratique dans son enseignement à l’école primaire, en prenant en compte les liens avec les autres disciplines et le développement de l’enfant. Puis le candidat répond à des questions du jury, destinées à élargir et approfondir sa réflexion, qui porteront sur une autre activité physique que celle qu’il a choisie, parmi les activités les plus pratiquées à l’école primaire. »

•Connaître les textes officiels régissant l’enseignement de l’EPS (programmes, circulaires relatives à la sécurité,… et l’école élémentaire en général) Mais surtout se servir de ces connaissances pour appuyer les objectifs et les contenus proposés. Mettre en relation les programmes, les finalités de l’EPS, de l’école,…et son projet d’enseignement.

•Gérer son temps d’exposé : Réaliser plusieurs simulation d’oral afin de régler son exposé (temps, débit,..). Cela permet aussi de relever les incohérences, erreurs et de mieux gérer son stress le jour du concours. •Structurer son exposé :

Afin de clarifier son discours et de permettre au jury de mieux suivre le raisonnement du candidat, un exposé gagne a être construit selon un plan simple : introduction/développement/conclusion. Les parties du développement peuvent être annoncées en introduction sur le modèle d’une dissertation.


•Articuler théorie et pratique

Le candidat doit connaître les principales théories du développement de l’enfant et de l’apprentissage. Il doit également maîtriser un minimum de connaissances relatives à l’APSA (exemple: filières énergétiques des différents types de course) Mais il ne s’agit pas de les réciter. Ces connaissances sont au service de l’enseignement, elles permettent de justifier des propositions pratiques. Par exemple : pour valoriser ou interdire un certain type de course il est utile de connaître le type d’effort que cela entraîne et les répercussions physiologiques chez l’enfant. Cela permet de sortir du discours-type « je ne fais pas de course de 1500m car on m’a dit qu’il ne fallait pas en faire !»

•Connaître et réfléchir sur les autres activités les plus pratiquées à l’école élémentaire

« Les questions du jury se situent dans le prolongement de l’exposé, qu’elles permettent d’approfondir, mais conduisent également à tester le candidat sur sa compréhension de l’enseignement de l’EPS aux différents niveaux de l’école primaire. Elles pourront donc porter sur l’activité physique présentée par le candidat. Elles élargiront le champ aux groupes d’activités les plus représentées à l’école : l’athlétisme (course, sauts, lancers), la natation, les jeux et sports collectifs, les activités physiques et artistiques ainsi que les activités de motricité de l’école maternelle. » (B.O.E.N. n° 21 du 26 mai 2005).


•Ouvrir aux autres disciplines

« Il expose en particulier comment il peut transposer cette pratique dans son enseignement à l’école primaire, en prenant en compte les liens avec les autres disciplines et le développement de l’enfant» (B.O.E.N. n° 21 du 26 mai 2005). La transdisciplinarité se construit en articulant plusieurs disciplines au service des apprentissages. Il ne s’agit pas que d’évoquer un lien entre les disciplines, il est nécessaire de l’expliciter, de le justifier au regard d’un projet de transformation.

Pour conclure…

Que ce soit pour les épreuves pratiques ou l’oral, la préparation est le fruit d’un travail (apprentissage, réflexion) qui ne saurait commencer après les résultats de l’admissibilité. Afin de produire une meilleure performance face au jury un certain recul permet de dépasser la seule restitution de connaissances et donc d’aborder l’oral en tant qu’épreuve pré professionnelle : il s’agit de construire un projet d’enseignement. Celui-ci ne peut se faire qu’en mettant en rapport les programmes officiels, la connaissance (théorique) des élèves et la connaissance de l’APSA. Le candidat démontre au jury qu’il peut construire son enseignement de manière réfléchie (voire scientifique) et non uniquement empirique. L’expérience en école élémentaire est par ailleurs utile pour proposer un enseignement adapté. Nous conseillons donc aux candidats n’ayant aucune expérience de l’enseignement de faire, dans la mesure du possible, des stages en école.


Christelle Magnard, Professeur agrégé d'E.P.S. collège V. Schoelcher Marie-Line Louisor, C.P.A.I.E.N, circonscription de Matoury