Savoir lire (Freesette)

De CRPE

Conception sur la lecture

L'apprentissage de la lecture est progressif et ne correspond pas au seul CP. Il est en outre indissociablement lié à celui de l'écriture.

Pourtant on va approfondir le travail effectué au CP :

  • la question de la lecture au CP soulève bien des débats
  • spécificités propres
  • beaucoup de documents au concours portent sur la lecture au CP

Théories de la lecture

Des théories opposées

Les conceptions sous-jacentes de la lecture restent tranchées. Historiquement, on peut distinguer 2 approches opposées :

  • le modèle de bas en haut :

Apprendre à lire c'est apprendre les règles de la combinatoire. Le modèle de référence est la lecture oralisée. Lire c'est déchiffrer. Limites : homonymes homographes.

  • le modèle de haut en bas :

Accent mis sur la recherche de signification. Ce modèle de lecture, en privilégiant la compréhension, s'appuie sur le répérage d'indices, la formulation d'hyspothèses et leur vérification, d'un côté, et sur les composantes sociales et affectives de la lecture, de l'autre. La lecture silencieuse est le modèle de référence. Lire c'est comprendre.

En pratique, on s'aperçoit que la lecture dans une situation d'apprentissage, avec des lecteurs non experts, ne peut se réaliser que dans des relations dialectiques, un va-et-vient parfois conflictuel, entre la recherche centrée sur le code et celle centrée sur le sens.

Un modèle interactif et dialectique

La lecture est une activité complexe qui suppose des interactions diverses. C'est ce nouveau modèle qui s'impose dans les années 90. Sous l'effet d'études de psychologie cognitive et de travaux de psycholinguistes sur la lecture et en fonction d'un retour aux perspectives de Vygotsky sur l'apprentissage et le langage.

Caractéristiques de ce modèle "moyen" :

  • une activité mentale et perceptive complexe : on lit par groupes de signes, mais aussi par groupes de sens.
  • une activité sociale et culturelle : Lire c'est aussi communiquer, entrer dans une culture particulière, accéder à une langue qui n'est pas exactement celle des usages oraux. Le lecteur fait intervenir dans l'acte de lire des savoirs antérieurs liés à son expérience sociale et à ses acquis culturels et cognitifs.
  • des interactions entre différentes activités cognitives : Gérard Chauveau précise qu'il ne faut pas confondre lecture et para-lecture. Anticiper, deviner la suite d'un texte, dire les lettres ou les syllabes d'un texte, ce n'est pas lire.
  Définition de l'acte de lecture : C'est la compréhension d'un texte écrit 
     inconnu. 3 niveaux : un acte culturel (on lit pour s'informer, se détendre,
     échanger...), un acte compréhensif (le lecteur cherche du sens, un contenu, des 
     informations), un acte instrumental (il décode, anticipe, explore, mémorise,
     retourne en arrière...).

Les deux dernières dimensions se concrétisent dans le savoir lire de base qui se définit en 7 opérations cognitives :

  • repérer le support et le type d'écrit : c'est une histoire ; l'hisoire de X.
  • questionner le contenu : que se passe-t-il ? Que fait X ? Que lui arrive-t-il ?
  • explorer une quantité d'écrit porteuse de sens : une ligne, une phrase.
  • identifier des formes graphiques : lettres (ou phonogrammes), syllabes, mots...
  • anticiper des éléments syntaxiques ou sémantiques : classes de mots (un verbe, un nom...), unités lexicales.
  • organiser logiquement les éléments identifiés.
  • mémoriser les informations sémantiques, la signification du texte écrit.

Ces opérations font appel à des opérations cognitives de niveaux différents :

  • à des processus supérieurs (synthétiques) : avoir des attentes, connaître les types d'écrits, prendre des indices, faire des hypothèses, anticiper, raisonner.
  • à des processus secondaires (analytiques) : reconnaître le mot, les graphies, recomposer les syllabes, connaître le lexique, la grammaire, analyser phonétiquement le mot.

Si les processus analytiques ne sont pas automatisés, les processus synthétiques ont beaucoup de mal à se mettre en place.