Naissance de la France (Freesette)
Sommaire
Sources
Chronologie
- 406 : les peuples germaniques franchissent le Rhin. Fin de la Gaule romaine.
- 476 : disparition de l'Empire romain d'Occident.
Sur Wikipédia :
- Royaumes francs : http://fr.wikipedia.org/wiki/Royaumes_francs
- Liste des monarques de "France" : [1]
- Les Francs (Mérovingiens et Carolingiens) : [2]
- Les Mérovingiens : [3]
- Les Carolingiens : [4]
- Les Capétiens (Capétiens directs / Valois / Bourbons) : [5]
- La guerre de cent ans : [6]
La Monarchie franque
Revoir la fiche sur la Gaule romaine, le passage sur les "invasions barbares" : La romanisation de la Gaule (Freesette)
Les Mérovingiens
Parmi les royaumes qui se constituent avec les invasions et la déliquescence de l'Empire romain d'Occident, celui des Francs joue un rôle de première importance.
Clovis en hérite en 481. Il bat les Wisigoths et conquiert un vaste territoire. Vers 496, il se convertit au christianisme et est baptisé à Reims par l'évêque Rémi (hypothèse). C'est le premier roi à embrasser la religion catholique, les autres souverains germaniques ayant choisi l'arianisme. La conversion de Clovis facilite l'amalgame des Francs et des élites urbaines gallo-romaines et lui permet de s'appuyer sur l'Eglise pour gouverner.
Les successeurs de Clovis, les Mérovingiens, maintiennent cette alliance et fondent des monastères où les moines vivent en communauté selon la règle de St Benoît édictée en 530. Mais peu à peu, les Mérovingiens perdent le pouvoir du fait de luttes incessantes, des vélléités des Maires de Palais (Cf. les maires de palais dans le lexique) et des partages successifs du royaume. Les Francs ont une conception patrimoniale de la royauté qui implique qu'à la mort du souverain, son héritage soit partagé entre ses fils. La réalité du pouvoir va ainsi passer aux Maires de Palais, placés à la tête de l'armée et de l'administration.
Charles Martel, maire de palais, jouit d'un grand prestige après avoir arrêté les Musulmans à Poitiers en 732. Il devient le véritable maître du royaume. En 751, son fils Pépin s'empare de la couronne avec l'accord du pape qui le sacre roi des Francs en 754. Cette cérémonie fait du roi, un quasi-prêtre. Elle marque aussi le début de la dynastie carolingienne.
Les Carolingiens
A la mort de Pépin en 768, son fils Charles lui succède. Il renforce la puissance des Francs dont il étend le royaume et diffuse le christianisme en Germanie. Il fait la conquête de la Lombardie pour secourir le pape et mène une guerre cruelle contre les Saxons dont il obtient la conversion forcée après plus de 30 ans de guerre.
Comme à l'époque mérovingienne, le christianisme s'étend en Occident. Des monastères sont créés. Ils deviennent de véritables centres de culture avec leurs bibliothèques dans lesquelles les moines copient textes chrétiens et antiques. Une nouvelle écriture, la minuscule caroline, est mise au point.
En 800, le pape couronne Charlemagne empereur d'Occident qui établit sa résidence permanente à Aix-la-Chapelle. L'Empire carolingien s'étend de l'Atlantique au Danube. Il est découpé en plus de 200 comtés. A leur tête, les comtes représentent l'empereur. Ils perçoivent les impôts, rendent la justice et lèvent l'armée. Ils prêtent serment de fidélité à l'empereur et sont contrôlés par les missi dominici (envoyés du maître) qui informent Charlemagne de l'état du royaume. Chaque année, l'empereur convoque des assemblées, les plaids, qui tranchent les problèmes en suspens. Les habitants vivent essentiellement de l'agriculture.
Mais l'unité de l'empire est menacé, même avant la mort de Charlemagne. Les comtes échappent à l'autorité de l'empereur et c'est le retour des invasions. En 814, Louis le Pieux succède à son père, mais ses fils livrent une guerre fratricide. A la mort de Louis en 840, la guerre reprend entre les fils : Lothaire, Louis le Germanique et Charles le Chauve. En 843, l'empire est partagé par le traité de Verdun. Lothaire obtient le titre impérial et le coeur de l'empire (de la mer du Nord à l'Italie) ; Louis le Germanique obtient la Francia Orientalis ; Charles le Chauve hérite de la Francia Occidentalis, la Francie de l'Ouest dont naîtra la France. A la dislocation du royaume de Lothaire, Louis le Germanique récupèrera le titre impérial pour donner naissance à un empire germanique.
A la même époque, nouvelles invasions : les Vikings remontent les fleuves, dévastent, pillent les monastères, cités... Ils s'installent en Normandie en 911. A l'est de l'Europe, les Hongrois sèment la terreur. Les Musulmans d'Afrique et d'Espagne, les Sarrasins, attaquent les côtes méditerranéennes. Ces invasions accentuent la dislocation de l'empire de Charlemagne. Le pouvoir central s'effrite alors que les populations recherchent la protection des comtes locaux et des grands propriétaires. La dynastie carolingienne disparaît alors tant en Germanie qu'en Francia Occidentalis.
Formation et partage de l'Empire carolingien
Fichier:Empire carolingien.jpg
In. Atlas Historique de G. Duby
Vers le Roi-Etat sous la Monarchie capétienne
Les Capétiens au pouvoir
Une nouvelle famille s'installe au pouvoir avec l'élection d'Hugues Capet à la tête du royaume en 987. Elle y reste jusqu'à la révolution (branches Valois et Bourbons). Hugues Capet avait pourtant des pouvoirs limités. Comment ses successeurs ont-ils imposé leur autorité ?
Le pouvoir des rois de France repose initialement sur une alliance avec l'Eglise, symbolisé par le baptême de Clovis à Reims. Cette alliance est renouvelée quand Pépin et Charlemagne sauvent le pape des Lombards et lui permettent de constituer les Etats de l'Eglise. Sacré à Reims, Hugues Capet fait élire et sacrer son fils aîné. Son souci est de mettre en place une succession dynastique. Jusqu'au début du XIIIè s., les rois prennent donc la précaution de faire sacrer leur fils aîné alors qu'ils sont encore sur le trône. Les rois de France sont donc les défenseurs naturels de la papauté. Même si des conflits violents peuvent éclater comme celui qui oppose Philippe IV le Bel et Boniface VIII (XIII-XIVè s.) au nom de l'indépendance de l'Eglise de France. Les juristes de l'époque déclare le Roi "empereur en son royaume", c'est-à-dire délié de toute dépendance à l'égard du pape et de l'empereur. L'alliance avec Dieu remplace progressivement l'alliance avec l'Eglise.
Il faut attendre Philippe II Auguste (1180-1223) pour se dispenser d'un sacre précoce de son successeur. Depuis longtemps maintenant, la succession héréditaire a éclipsé l'élection. A partir de la fin du XIIIè s., les années de règne sont comptées depuis la date d'accession au trône, et non plus depuis celle du sacre. Le sacre est devenu une bénédiction, une fête, une solennité. Il n'a plus, à la fin du Moyen Âge, qu'une valeur déclarative et non constitutive.
De Hugues Capet jusqu'à Philippe le Bel, aucun soucis de succession. La question se pose au décès sans héritier du 1er fils de Philippe le Bel, Louis X en 1316. Ses frères lui succède : Philippe V le Long et Charles IV le Bel. A la mort de ce dernier, le problème ressurgit. Philippe VI de Valois lui succède alors (1328-1350), non pas en raison de la loi salique (cf. [7]), mais parce qu'il est le plus fort. Au XVème s., l'évocation de la loi salique a pour unique fonction de donner une base juridique aux pratiques successorales de fait : succession dynastique, primogéniture, exclusion des filles.
Le Roi-Etat "en oeuvre"
Deux siècles après la naissance de la Francia Occidentalis, on commence à parler de la France. Terme qui finit par désigner le royaume capétien au milieu du XIIème s..
Les étapes de la construction étatique semblent se suivre avec une logique dépendante de la personne des monarques avec : instauration véritable dune justice royale (transformation de la cour royale en parlement sous Saint Louis), création d'un impôt permanent de Charles V à Charles VII, instauration d'une armée de métier sous Charles VIII en 1445.
Au XIIè s., Louis VI le Gros et Louis VII le Jeune agrandissent progressivement le domaine royal. Mais c'est surtout sous les règnes de Philippe II Auguste (1180-1223), Louis IX-St Louis (1226-1270) et Philippe IV le Bel (1285-1314) que s'accomplit l'essentiel.
Une administration royale se construit progressivement. Philippe Auguste met en place des baillis dans le nord et des sénéchaux dans le sud qui représentent le roi dans les provinces. Sous St Louis apparaît le Parlement où est rendu la justice royale et qui joue le rôle de chambre d'appel. Le roi impose sa monnaie dans le royaume. Philippe le Bel crèe la Chambre des comptes, chargée du contrôle de la gestion financière du domaine royal. La Chancellerie se développe et s'occupe de la rédaction et de l'expédition des actes royaux.
Une capitale s'affirme quelques temps : Paris. Dès le Haut Moyen Âge, St Denis (évêque de Paris au IIIème s.) est le protecteur du roi et du royaume. La christianisation du royaume est alors pensée comme une diffusion de la foi à partir de Paris qui apparaît comme son centre dès le XIIème s.. Au XIIIème s., Paris compte 200 000 hbts. Elle est la ville la plus peuplée de l'Occident chrétien. Philippe II Auguste décide d'y laisser ses archives, de construire une enceinte et de faire paver quelques rues. L'île de la Cité devient le centre administratif du royaume. Puis le lien avec les rois va s'affaiblir notamment pendant la guerre de Cent Ans et par la suite. Paris n'est plus la capitale. Au niveau linguistique, la France est multilingue comme toutes les nations médiévales. La langue d'oïl au nord du royaume et la langue d'oc au sud comptent de nombreuses variantes régionales. Certaines provinces parlent le flamand, le basque, le breton. Le latin est la langue des clercs, de la liturgie, des étudiants, de l'administration royale au moins jusqu'au début du XIVème s..
Le français se développe : au XIIIème s., son succès international est incontestable. Il est parlé dans les Etats latins d'Orient, à la cour d'Angleterre et par les principaux seigneurs flamands et allemands. Au sein du royaume, le succès est plus mitigé. Il progresse dans les actes royaux à partir de Philippe le Bel. Mais en 1300, l'unité linguistique commence à apparaître comme nécessaire aux nations. La position des rois de France va dans ce sens. Mais il faut attendre l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539 sous François 1er) pour imposer l'usage du français dans les actes publics, qui fait donc du français la langue de l'Etat.
Moment clé de la construction nationale : la Guerre de Cent ans
Ce qu'il faut vraiment retenir
Petit lexique
- Loi salique : loi des francs saliens rédigée en latin à la fin du règne de Clovis : [8]
- Maire de palais : intendant du roi : [9]
- Plaids : assemblées annuelles