Entrer dans l'écrit (Freesette)

De CRPE
Révision de 26 septembre 2006 à 10:47 par Freesette (discussion | contributions) ('''Psychogenèse de l'écrit''')

On parle d'apprentissage de l'écrit car aucune des compétences qui sont sollicitées pour en maîtriser l'usage ne se construit linéairement et de manière isolée.

Une activité complexe

Entrer dans l'écrit : une dimension sociale et culturelle

Le tri de textes et les savoirs que cette activité permet de construire nous renvoient à une composante essentielle de l'entrée dans l'écrit : la dimension sociale et culturelle de cette apprentissage.
En maternelle, d'autres activités soutiennent cet aspect. La lecture d'albums et le questionnement qui suit sont des moments récurrents dans la vie de la classe. Il faut ajouter à cela le fait de raconter des histoires, différentes animations autour du livre et la rencontre avec tous les écrits disponibles.
Ces activités ont trouvé dans la BCD, structure créée dans les années 80 pour descolariser la lecture, un relais important. Mais attention au "bain de livres" qui ne forme pas un lecteur par génération spontanée. La BCD reste un appui important pour l'entrée dans l'écrit quand les activités qu'on y développe sont finalisées par des apprentissages précis.

Les programmes 2002 ajoutent des précisions utiles :

  • ils reprennent et développent l'idée du tri de textes en l'intégrant dans un premier objectif général, celui de découvrir les principales fonctions sociales de l'écrit.
  • il s'agit aussi de familiariser avec le français écrit (2d objectif général) et l'on y préconise la dictée à l'adulte.
  • dès la maternelle, il faut se construire une première culture littéraire.

Entrer dans l'écrit : une activité cognitive et conceptuelle

Mais cet apprentissage progressif de l'écrit porte aussi sur la nature même du code et la découverte de ses fonctionnements.

Confrontés à des textes de différentes natures ou au travail d'écriture de l'adulte, les élèves découvrent progressivement les règles du langage écrit. La reconnaissance et l'écriture du prénom met en évidence ces aspects dans les classes de l'école maternelle.

Psychogenèse de l'écrit

Les travaux d'Emilia Ferreiro ont ouvert la voie à de nombreuses recherches sur la manière dont les enfants construisent le système de l'écrit, sur les plans psycholinguistiques et cognitifs. On parlera de travaux sur la psychogenèse de l'écrit'. La théorie de la clarté cognitive complète ces travaux sur le plan didactique. Elle postule que les difficultés d'apprentissage sont liées à des représentations confuses sur les tâches à accomplir et sur le fonctionnement du système graphique. Si l'enfant ne sait pas pourquoi il apprend à lire et qu'il ne perçoit pas le caractère symbolique de l'écriture, il ne pourra construire et développer son apprentissage de l'écrit.

Face à l'écrit, le travail de l'enfant est essentiellement cognitif et porte sur la conceptualisation de l'écriture. Il va devoir faire un certain nombre de découvertes :

  • comprendre que l'écriture est conventionnelle à la différence du dessin ;
  • contrôler la quantité d'éléments que doit comporter la production écrite et éviter le remplissage aléatoire ou illimité d'un espace ;
  • différencier les écritures qui représentent des noms différents ;
  • enfin, percevoir qu'une écriture a une relation avec la valeur sonore du mot.

Dans un exercice où le maître demande à un enfant d'écrire des mots connus mais qu'il n'a jamais écrits, Emilia Ferreiro isole quatre étapes dans la réponse de l'enfant :

  • le niveau pré-syllabique :

La question du geste graphique

La question de la conscience phonique