Les dyslexies et dysorthographies (Freesette)

De CRPE
Révision de 2 octobre 2006 à 13:10 par Freesette (discussion | contributions) (Au cycle III)

Qu'est-ce-que la dyslexie ?

Pour qu'un enfant puisse lire, il faut qu'il ait :

  • une conscience phonologique dès 3-4 ans. Elle permet de segmenter les mots entendus en sons qui les constituent. Il faut casser le mot pour repérer la syllabe.
  • une 'conscience phonémique : palier supérieur atteint vers 6-7 ans. Il permet de casser la syllabe pour repérer un constituant encore plus petit, le phonème.

Pour accéder à la lecture, il y a deux voies :

  • la voie indirecte : dite aussi par assemblage ou voie phonologique. L'enfant identifie visuellement des unités comme les lettres b et a, il les convertit en phonèmes /b/, /a/, les met dans sa mémoire à court terme et les assemble pour produire /ba/.
  • la voie directe : par adressage, orthographique, ou voie lexicale. Le mot est reconnu de façon globale car il a été stocké dans la mémoire à long terme, dans un stock lexical.

Ces troubles affectent les enfants de tous les pays, quelle que soit la langue, le milieu social et le système éducatif. Ils touchent plus les garçons que les filles (3 fois plus). Il ne faut pas confondre dyslexie et illétrisme. Leur incapacité à entrer dans l'écrit est due à des raisons spécifiques.

A quoi voit-on qu'un enfant est dyslexique ?

A la maternelle

La dyslexie n'est diagnostiquée que lorsqu'il y a un décalage de deux ans entre l'âge réel de l'enfant et le niveau de ses réalisations écrites. On ne peut donc pas parler de dyslexie à la maternelle car les enfants n'ont pas encore appris à lire. Certains signes peuvent éveiller l'attention.

En PS et MS, il faut être attentif à :

  • un retard de parole ou de langage marqué ;
  • la difficulté à mémoriser une comptine, des consignes, à rappeler certains mots ;
  • des difficultés syntaxiques ;
  • des inversions de sons (tri pour tir...) ;
  • des difficultés de sériation (classer du plus grand au plus petit) et d'organisation spatio-temporelle (devant/derrière ; haut/bas...) ;
  • une maladresse et une gaucherie dans la coordination motrice et une mauvaise perception du schéma corporel (il nomme mal les parties de son corps).

Au cycle II

A la fin du cycle II, un enfant a appris à lire et commence à entrer dans le stade orthographique. L'enfant dyslexique :

  • fait des confusions auditives fréquentes entre les consonnes sourdes et sonores : c/g, f/v, t/d, p/b, s/z, ch/j.
  • fait beaucoup d'erreurs sur les lettres se prononçant ou s'écrivant différemment suivant le contexte (g,s,c...), sur les groupes consonantiques plus complexes (tr,cl...) et sur les digrammes et trigrammes (ch, eau, oeu...). Difficultés pour tous les enfants, mais leur non-acquisition au-delà d'un certain délai doit alerter l'enseignant.
  • fait des confusions visuelles de lettres en lecture et écriture : u/n, m/n, i/l, a/o, mais surtout sur les lettres à "boucles" comme p/q, d/b.
  • inverse fréquemment les lettres, omet parfois des syllabes ou les inverse aussi bien en lecture qu'en écriture, sur les mots connus et sur les mots sans signification (que l'on appelle souvent "logatomes").
  • segmente mal les mots découpés arbitrairement en dictée (devez-vous descendre ?). Il ne repère pas les mots de la même famille, et ne met pas l'accord dans le groupe nominal et verbal.
  • saute des mots en lecture, des lignes, a des difficultés à se repérer dans la page.
  • en écriture, il tient mal le crayon, forme mal les lettres (surtout les majuscules), ne respecte pas la ligne de base et a du mal à recopier un mot, une phrase.

Tous les enfants dyslexiques ne présentent pas tous ces éléments car il y a de multiples formes de dyslexies. Certains développent des phénomènes de compensation. C'est pourquoi le diagnostic est porté souvent tardivement en cycle III, voire plus tard.

Au cycle III

Les signes apparaissent plus clairement car les exigences sont plus grandes en lecture-écriture. Tous les éléments cités pour le cycle II peuvent encore être présents et se sont mêmes amplifiés. L'écart avec les autres normolecteurs et normoscripteur s'est creusé :

  • très grandes difficultés en lecture avec confusion auditive entre consonnes sourdes et sonores et confusions visuelles entre lettres proches graphiquement, ainsi que sur tous les sons complexes (ail, eil, euil, oin). Il omet les "petits mots" comme "et", "par", invente la fin des termes et ne comprend pas ce qu'il lit.
  • dictées catastrophiques au niveau de la segmentation des mots, correspondance graphie-phonie et des accords. Aucune règle vraiment appliquée. La dysorthographie devient manifeste. Tous les enfants dyslexiques sont dysorthographiques à des niveaux plus ou moins sévères.
  • peut avoir du mal à copier des phrases et à apprendre ses leçons.
  • peut rencontrer des difficultés de spatialisation (difficultés à utiliser règle, compas, équerre) et de repérages spatio-temporels (difficultés avec l'heure, les jours de la semaine, les saisons, cahiers de texte, agendas...).
  • peut avoir des problèmes pour classer, sérier, ordonner (y compris son cartable et sa chambre)

Quelles sont les causes de la dyslexie ?

Dyslexie, dysphasie et cerveau : une origine biologique

Un trouble de la perception phonologique

Des désordres sensori-moteurs

Comment classer les dyslexies ?

Troubles associés

Trois grands types de dyslexies

Comment les dépister et y remédier ? Qui et avec quels outils ?

Quelles solutions pédagogiques dans l'école, dans la classe ?

A l'école maternelle

A l'école élémentaire