Outils grammaticaux en vue de la production de texte : les formes verbales (Freesette)

De CRPE
Révision de 12 octobre 2006 à 12:36 par Freesette (discussion | contributions) ('''Le classement des temps : les différentes composantes''')

Quand on souhaite commenter les verbes dans un texte, deux regards distincts peuvent être envisagés :

  • soit on s'intéresse à la façon dont sont fabriquées ces formes ;
  • soit l'intérêt porte sur les temps verbaux, la façon dont ils sont utilisés.


Comment sont fabriquées les formes verbales ?

Ou comment il convient de découper une forme verbale et quelles sont les unités que l'on peut identifier. Analyse importante car permettra d'identifier de façon précise les productions d'enfants en déterminant les unités absentes. Cela développe aussi l'aptitude à lire certaines formes.

Approche morphologique

Le commentaire sur la façon dont sont fabriquées les formes verbales peut se faire de deux façons au moins  :

  • sous un angle orthographique
  • sous un angle morphologique

Texte élève de CE2 : "Il été tune foid un renard qui fesait la fête est alors il appela la tortue il disa tortue tu pourrai venire a ma fête est la tortue disa oui [...] est la tortue vena chez le renard."

Pour une forme comme "été", l'approche orthograhique pourrait conduire aux commentaires suivants :

  • le morphogramme "t" a été omis par l'enfant
  • au lieu d'écrire le morphogramme "ai", l'enfant a privilégié une piste phonogrammique et a choisi "é" pour transcire le son [e].

Pour "disa" et "vena", les commentaires orthographiques sont difficiles. Ces formes ne sont pas censées exister, pourtant on reconnaît un verbe au passé simple. C'est ici que l'approche morphologique (= la description des formes) adopte un angle original. On peut scinder les verbes en morceaux et reconnaître certaines formes.

Différentes composantes d'une forme verbale

Une forme verbale peut être découpée en plusieurs morceaux.

Ex : "vivons"

  • viv- : morphème lexical ou base (ou radical)
  • -ons : morphème grammatical ou désinence ou flexion ou marque de personne. Important d'utiliser la désignation complète avec "de personne".

Il nous manque la marque du "temps" utilisé.

Découpage complet : ex : "vivrons" = viv- + -r- + ons
Chaque élément s'appelle un morphème. C'est la plus petite unité de sens. On doit pouvoir donner une valeur à chaque morceau identifié. Parfois, la marque du temps n'apparaît pas forcément dans le découpage, on le remplace par ∅.

Pour les verbes français, la formule est la suivante :

  Base + m. de temps + m. de personne
  Ex. : "vivons" = vi- + -∅- + ons

Il s'agit là d'un travail à partir de l'écrit. Si maintenant, on fait des découpages à partir de l'oral, on doit utiliser l'API et on se rend vite compte des variantes.

Media: comparaison morphèmes - boire à l'imparfait.jpg

Bases verbales

Il existe donc bien des décalages entre la forme écrite et la forme orale.

Media: tableau conjugaison - reprise des morphèmes de temps.jpg

Morphèmes de personne

Les réalisations sont très différentes, ce qui laisse entrevoir les difficultés des élèves et les erreurs que l'on trouve dans les textes.

Morphèmes de temps

Le classement des temps : les différentes composantes

Notion de mode

Les deux notions de modes et de temps ont été réexaminées par la linguistique, ce qui a conduit à d'importants remaniements. Pour la grammaire traditionnelle, le mode est un classement qui se fonde sur le sens. Il exprime une modalité : attitude du sujet parlant sur sa production, telles que des nuances de certitude, possibilité, ordre...).

Présentation habituelle :

  • Indicatif : présente le processus verbal comme réel
  • Subjonctif : présente un événement comme possible
  • Conditionnel : exprime l'éventualité
  • Impératif : expression de l'ordre ou conseil

Limites quand on confronte ces définitions à l'usage. On peut utiliser un futur pour exprimer une probabilité (s'il réussit au concours, il deviendra PE), un subjonctif pour une certitude (Je veux que tu saches ce qui t'attend)... etc. C'est pourquoi, on a développé une autre présentation des modes qui est fondée sur des critères formels. On s'appuie sur deux paramètres :

  • l'existence des personnes permet de distinguer entre les modes dits personnels et les modes impersonnels (qui n'ont pas de personne) ;
  • la subdivision en temps.

Media: Tableau présentation modes.jpg

Remarques :

  • Ici, le subj. n'est plus divisé en temps : 1/Le subj. imparfait et plus que parfait étant très peu usités, voire plus du tout, on ne les compte plus ; 2/ pourtant le subj. présent et passé sont toujours vivaces. Mais la différence entre les formes présent/passé du subj. n'est plus analysée comme une différence de temps. Idem pour le participe (passé/présent), l'impératif (présent, passé) et l'infinitif (présent, passé).
  • L'impératif est écarté car ce n'est pas un mode spécifique. Dans 90% des cas, il est forgé comme l'indicatif. L'originalité de l'impératif réside dans son orthographe : pour les verbes du 1er groupe, pas de "s" à la deuxième personne. ce "s" est rétabli en cas de liaison : parles-en, vas-y...
  • Le conditionnel est intégré dans l'indicatif.

Notion d'aspect

Notion de temps

L'emploi des temps

Le système du récit (plan non embrayé)

Le système du discours (plan embrayé)