L'écrit et l'école (Freesette)

De CRPE

Détour historique

L'alphabétisation

Nette progression depuis le 16ème s. sous les effets conjugués de la Réforme protestante et du développement de l'imprimerie. Les suites du Concile de Trente et les petites écoles de Jean-Baptiste de la Salle au 17ème s. donnent à l'Eglise catholique un rôle prépondérant dans l'alphabétisation.

Enseignement de la lecture : s'appuie sur des abécédaires individuels puis en tableaux accompagnés d'illustrations.
Evolution des méthodes au 18ème s. L'abbé Berthaud dans le ""Quadrille des enfants", en 1774, associe une image / un mot témoin / un son. Technique encore utilisée au 20ème s par les méthodes syllabiques des années 60.
A partir de la révolution française, les manuels scolaires sont l'objet d'une attention particulière de l'Etat. Il faut attendre 1831 pour voir apparaître le 1er manuel à très grande diffusion : 50 000 ex. distribués de "L'Alphabet et premier livre de lecture". La mission d'alphabétisation passe progressivement de l'Eglise à l'Etat.

La lecture

L'école publique devient le moteur de l'alphabétisation. Les principes de l'enseignement de la lecture sont mis en place. Les lois de Jules Ferry (1882) fixent l'apprentissage de la lecture entre 5 et 7 ans. Les instructions officielles de 1923 dureront jusqu'en 1972.

Les débats sur les méthodes de lecture accaparent l'essentiel de la réflexion sur l'écrit. Dans les années 60, querelles autour des méthodes syllabique et globale. Conjointement, l'enseignement de l'orthographe suscite d'autres débats sur la dictée.

Les objectifs de l'école évoluent. Il ne s'agit plus simplement d'alphabétiser. Il faut passer du déchiffrage à la lecture courante. Les manuels servent aussi à transmettre des valeurs morales.

Le problème actuel n'est pas celui de l'alphabétisation, mais de l'illétrisme et de l'échec scolaire. L'échec scolaire est presque toujours lié à un échec en lecture. La question de l'illétrisme connaît un regain d'intérêt en 2002. Le MEN fait de la lutte contre ce fléau une de ses priorités.

L'écriture

La maîtrise de l'écrit ne se réduit pas à la question de la lecture. Il faut distinguer l'aspect graphique privilégié et quasiment exclusif jusqu'au 19ème s., la question du code orthographique et "l'expression écrite" préconisée par les instructions officielles de 1972. Considérée comme un stade supérieur de maîtrise de l'écrit, l'expression écrite est pratiquée dans les classes de rhétorique des lycées, à partir des modèles et règles du 19ème s.

Dans le primaire, à partir de 1880, on parle de "rédaction" basée sur des leçons. Le "texte libre" est valorisé après 1968 : récit d'expérience personnelle, fiction, lettres, affiches... ou des travaux plus modestes tels que compléter un récit, recomposer un texte-puzzle... etc.

  Le texte libre est utilisé dans les années 30 dans le cadre de la pédagogie mise en
  place par Célestin Freinet. Le texte libre met en avant l'expression spontanée et le 
  désir d'écrire.

On peut définir 2 grandes tendances :

  • l'une qui privilégie l'expression avec la rédaction libre prônée dès 1923 (reprise dans les instructions officielles de 1972) ;
  • l'autre qui privilégie les techniques d'écriture en référence à des modèles. Cette notion apparaît dans les instructions de 1945 et de 1989 avec la référence aux typologies de textes.